( Cf. )

 Oeuvres de 

Julien Blaine / Pierre-Yves Canard / Gérald Castéras / Solange Clouvel / Nicole Courtois / Daniel Dezeuze / Gilles Dinety / Joël Frémiot / Jacques-Victor Giraud / Hubert Lucot / Natacha Mercier / Patrick Peltier / Rémy Pénard 

et l'ensemble de la collection Poïein 

 à l’ARTBORETUM

Lieu d’Art Contemporain. Moulin du Rabois – 36200 Argenton-sur-Creuse

  Tél. 02 54 24 58 84 – 06 84 55 34 62 – site : www.artboretum.org

 

Exposition du 1er juin au 13 juillet 2007

Ouvert vendredi, samedi et dimanche de 15 heures à 19 heures et sur rendez-vous

 

Quelques photos de l'exposition avant et après le vernissage.

  Natacha Mercier / Certains disent qu'ils l'ont connu ouvert

 Rémy Pénard/ Les petits quarts d'heure impitoyables de Van Gogh

 Vue partielle de l'exposition / oeuvres de Patrick Peltier, Pierre-Yves Canard, Gérald Castéras, Joël Frémiot et Jacques Victor Giraud.

 Vue partielle de l'exposition/ Collection Poïein au premier plan et oeuvres de Patrick Peltier, Pierre-Yves Canard, Gilles Dinéty, Solange Clouvel et Rémy Pénard à l'arrière-plan.

Gilles Dinéty / Chabrot (installation).

Nicole Courtois / La machine (installation pour production des petits livrets Décousu? Aléatoire). Nicole Courtois alimente la machine pour Natacha Mercier dont on voit l'oeuvre au second plan.

 .

 

 

 

à juste titre


 


 

Confero, confers, conferre, contuli, collatum Des générations de jeunes latinistes ont ânonné les temps primitifs de ce dérivé de l’irrégulier fero … Même les non-latinistes le connaissent, parfois à leur insu. Ils emploient en effet couramment la deuxième personne du singulier –qui peut se traduire par un pluriel de politesse – de son impératif présent, confer : reporte-toi, compare(z). Plus fréquemment encore, ils utilisent son abréviation, sa suspension, cf., jamais en italique et toujours suivie d’un point. A titre de rappel, cette indication invite le lecteur à se reporter à un autre passage du texte qu’il lit ou à consulter un autre ouvrage dont les références sont précisées.

La polysémie de ce verbe latin est aussi féconde que les collaborateurs de la toute jeune collection ï.

Son sens premier est en effet celui de réunir de tous côtés, d’apporter ensemble, et n’est-ce pas justement la proposition conjointe de cette collection et de cette exposition ?

Ce verbe veut aussi dire apporter sa collaboration, et les artistes et écrivains de ïversent leur tribut de créations à l’occasion de cette manifestation comme en-dehors d’elle, en espérant être d’un (grand) profit, autre sens prometteur de ce terme.

Comme il signifie également rapprocher, placer tout près, il souligne la convergence de l’intérêt manifesté pour le livre par les membres de ï dans l’espace de l’Artboretum, voire de leurs approches divergentes, de leurs débats d’idées, puisque ce verbe prend quelquefois le sens de se battre.

Il peut se traduire encore par échanger des propos, mettre en commun, et ïcomme l’Artboretum ont pour préoccupation commune d’être le creuset d’échanges, en l’occurrence sur le livre, sa conception, son écriture, sa lecture, sa forme, son avenir …

Mettre ensemble pour comparer, mettre en parallèle, rapprocher, tel est donc l’objectif primordial. Cette exposition confronte diverses conceptions des possibles du livre, du faire. Elle se réfère aux représentations des exposants et des exposés, à leurs contributions, présentes et à venir, à la collection ï, à leur propre création. Elle renvoie aux perceptions des lecteurs et du public.

Lieu et moment de partage, de confrontation, de réflexion et de recherche. Même la traduction par porter à une date déterminée convient à ce rendez-vous fixé le 1er juin 2007 à tous les adeptes du faire.

S’y retrouveront donc deux autres sens du verbe latin, à la fois celui de faire passer, de porter dans un ouvrage, de rédiger, et celui de conférer, de soumettre au jugement.

Même la faveur ou le four de cette exposition sont anticipés par ce verbe qui revêt le sens d’imputer, de faire retomber sur, comme celui de dispenser des bienfaits, de prodiguer des faveurs.

Nonobstant, la dénomination de l’exposition, quant à elle, infirme d’ores et déjà l’assertion balzacienne, selon laquelle « Les titres [des livres] sont souvent d’effrontés menteurs ».


 

Solange Clouvel, 12 mai 2007